dimanche 25 janvier 2015

Intrduction



عيادة المريض  est une obligation  religieuse pour les musulmans, que l’on traduit souvent par visite des malades. Visite des malades, certes mais avec un suivi car dans le verbe عاد il y a la notion de périodicité et de suivi. Par conséquent  عيادة المريض  ne se limite pas à un échange de courtoisies et amabilités sans lendemain , mais a pour finalité suivre de près la situation du malade, répondre  à ses besoins, d’ordre spirituel et religieux en premier mais aussi tout autre résultant de cette situation de perte de moyens physiques.
Cette obligation n’est pas envers uniquement nos membres de famille, dans ce cas précis c’est la sauvegarde du lien de parenté  صلة الرحم    . Un musulman malade qui n’a pas de membres de famille proche de lui , doit pouvoir bénéficier de ce droit de "visite" de la part des autres musulmans.  S’il est délaissé par tous les musulmans, surtout ceux  proches de son lieu de séjour, alors ils sont fautifs  pour ce manquement à ce devoir dicté par l’Islam
Dans le cas d'établissements  publiques ou privées de soins  une organisation et une gestion de العيادة est nécessaire  . L’aumônerie peut y répondre. L'aumônerie  peut  alerter des situations difficiles de malades et agir en conséquence.
  •  par une présence, un soutien,  un conseil, au malade et à sa famille
  •  pour aider les équipes soignantes à mieux prendre en charge les croyances du malade, 
  •  pour expliquer aux patients, les soins prodigués par les soignants.
Les responsables des  mosquées, pour ce qui est du rituel funéraire ont été en premier plan  depuis toujours. Par contre tous  les malades de leur vivant n'ont pas  bénéficié toujours des mêmes attentions. 
Hélas il est encore plus important d’agir et accompagner le  malade musulman lors de son vivant qu’après sa mort. 

En février 2015, l’Aumônier National Hospitalier Musulman M. Abdelhaq NABAOUI   a procédé pour réorganiser l’aumônerie hospitalière musulmane à la nomination d' Aumôniers Régionaux Hospitaliers Musulman, qui  avec l'appui de la communauté musulmane, devront  réussir à répondre aux demandes des patients musulmans et leurs familles . C’est un devoir  dicté par l’islam, c’est également  un droit défendu  par la loi Républicaine .

Le contexte  laïque français est  favorable à l’aumônerie:
L’Article 2 de la Loi du 9 décembre 1905 concernant la séparation des Eglises et de l'Etat stipule
« La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte. En conséquence, à partir du 1er janvier qui suivra la promulgation de la présente loi, seront supprimées des budgets de l'Etat, des départements et des communes, toutes dépenses relatives à l'exercice des cultes.
Pourront toutefois être inscrites aux dits budgets les dépenses relatives à des services d'aumônerie et destinées à assurer le libre exercice des cultes dans les établissements publics tels que lycées, collèges, écoles, hospices, asiles et prisons…… »
L’aumônerie est l’exception à la règle qui interdit de subventionner un culte. Au contraire la puissance publique doit réserver des budgets pour répondre aux besoins des patients en matière de culte.

La Charte de la personne hospitalisée (page 8,  3ième paragraphe) qui s'applique aussi bien aux établissements publiques que privés dit :

« L’établissement de santé doit respecter les croyances et convictions des personnes accueillies. Dans les établissements de santé publics, toute personne doit pouvoir être mise en mesure de participer à l’exercice de son culte (recueillement, présence d’un ministre du culte de sa religion, nourriture, liberté d’action et d’expression, rites funéraires…) ».

Cette charte est affichée dans tous les établissements de santé et à la fin du  séjour du patient ce dernier peut exprimer son appréciation dans une fiche d’évaluation .  

 Donc la mise en place des aumôneries dans les établissements de santé est une démarche rendue obligatoire aussi bien pour les établissements publiques que privés.

A tel point que l’aumônier
est considéré dans l’établissement public comme un agent public et fait partie intégrante du personnel de cet établissement  même s’il est contractuel, qu’il soit bénévole ou indemnisé.

Par ailleurs l’aumônerie dans un établissement de santé (public ou privé)  s’inscrit dans la démarche globale d’assurer la meilleure qualité possible des soins, et les musulmans, 
en tant que citoyens, ont droit comme les autres citoyens  aux mêmes attentions.

. Il est nécessaire donc de mettre  en place des aumôniers dans
les établissements de santé, bien entendu si besoin est. Leur nomination dans l’établissement de santé  passe par une proposition  par les  autorités religieuses. En l’occurrence l’autorité religieuse en matière d’aumônerie  hospitalière au niveau de la région est  l’Aumônier Régional Hospitalier Musulman. 

Par ailleurs les mosquées peuvent assurer  le relais de l’information en direction de la communauté musulmane et agir pour la sensibilisation de la communauté musulmane  de la nécessité  de s’engager dans l’aumônerie, chacun selon ses capacités. Néanmoins l‘aumônier doit avoir les compétences requises, et tout musulman ou musulmane peut accompagner l’aumônier pour participer sous sa responsabilité aux « visites » des malades (عيادة المريض  )